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Les éditos archivés 2023

Bonne lecture

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L'ÉDITO DU MOIS DE DÉCEMBRE 2023

L'AVENT : LE SENS D'UNE ATTENTE

Dans sa première Lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul nous invite à préparer l’ « Avènement de Notre Seigneur Jésus Christ » (5, 23), en demeurant sans reproche, avec la grâce de Dieu. Paul utilise précisément le terme « Avènement », en latin adventus, dont dérive le terme Avent.
Réfléchissons brièvement sur la signification de ce terme, qui peut se traduire par « présence », « arrivée », « venue ». Dans le langage du monde antique, il s’agissait d’un terme technique utilisé pour indiquer l’arrivée d’un fonctionnaire, la visite du roi ou de l’empereur dans une province. Mais il pouvait également indiquer la venue de la divinité, qui sort de son lieu caché pour se manifester avec puissance, ou dont la présence est célébrée dans le culte.
Les chrétiens adoptèrent le terme « avent » pour exprimer leur relation avec Jésus Christ : Jésus est le Roi, entré dans cette pauvre « province » appelée terre pour rendre visite à tous. À travers le terme adventus, on voulait dire en substance : Dieu est ici, il ne s’est pas retiré du monde, il ne nous a pas laissés seuls. Il est ici et vient nous rendre visite de multiples manières.

La signification de l’expression « avent » comprend donc également celle de visitation, qui veut dire simplement et précisément « visite » ; dans ce cas, il s’agit d’une visite de Dieu : Dieu entre dans ma vie et veut s’adresser à moi. Nous faisons tous l’expérience, dans notre existence quotidienne, d’avoir peu de temps pour le Seigneur et peu de temps également pour nous. On finit par être absorbé par ce qu’il faut « faire ». N’est-il pas vrai que souvent, c’est précisément l’activité qui s’empare de nous, la société et ses multiples intérêts qui monopolisent notre attention ? N’est-il pas vrai que l’on consacre beaucoup de temps au divertissement et aux distractions en tout genre ? Parfois, les choses nous « submergent ».

L’Avent, ce temps liturgique fort que nous commençons, nous invite à nous arrêter en silence pour comprendre une présence. C’est une invitation à comprendre que chaque événement de la journée est un signe que Dieu nous adresse, un signe de l’attention qu’il a pour chacun de nous. Combien de fois Dieu nous fait percevoir un signe de son amour ! Tenir, en quelque sorte, un « journal intérieur » de cet amour serait un devoir beau et salutaire pour notre vie !
L’Avent nous invite et nous encourage à contempler le Seigneur présent. La certitude de sa présence ne devrait-elle pas nous aider à voir le monde avec des yeux différents ? Ne devrait-elle pas nous aider à considérer toute notre existence comme une « visite », comme une façon dont Il peut venir à nous et devenir proche de nous, en toute situation ?
Un autre élément fondamental de l’Avent est l’attente, une attente qui est dans le même temps espérance. L’homme, au cours de sa vie, est en attente permanente : quand il est enfant, il veut grandir ; adulte, il tend à la réalisation et au succès ; en avançant en âge, il aspire à un repos mérité. Mais arrive le temps où il découvre qu’il a trop peu espéré, au-delà de la profession ou de la position sociale, il ne lui reste rien d’autre à espérer. L’espérance marque le chemin de l’humanité, mais pour les chrétiens, elle est animée par une certitude : le Seigneur est présent tout au long de notre vie, il nous accompagne et un jour, il essuiera aussi nos larmes. Un jour, bientôt, tout trouvera son accomplissement dans le Royaume de Dieu, Royaume de justice et de paix.


Vivons intensément le présent où nous arrivent déjà les dons du Seigneur, vivons-le projetés vers l’avenir, un avenir chargé d’espérance. L’Avent chrétien devient de cette manière une occasion pour réveiller en nous le sens véritable de l’attente, en revenant au cœur de notre foi qui est le mystère du Christ, le Messie attendu pendant de longs siècles et né dans la pauvreté de Bethléem. Chers amis, l’Avent est le temps de la présence et de l’attente de l’éternité. Précisément pour cette raison, c’est, de manière particulière, le temps de la joie, d’une joie intériorisée, qu’aucune souffrance ne peut effacer. La joie du fait que Dieu s’est fait enfant. Cette joie, présente en nous de manière invisible, nous encourage à aller de l’avant avec confiance. La Vierge Marie, par qui nous a été donné l’Enfant Jésus, est le modèle et le soutien de cette joie profonde. Puisse-t-elle nous obtenir, la grâce de vivre ce temps de l’AVENT vigilants et actifs dans l’attente.


Abbé Eric Schneider

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